Principaux monuments
Le lavoir
Le lavoir de Ménerbes a été construit en 1908, accolé à la fontaine publique du village pour l’abreuvage des bêtes de somme. Il est protégé par un toit posé sur six piliers carrés et comporte deux bassins bout à bout, bordés de pierres de lavage. Au centre, la cloison qui sépare les deux bassins supporte un anneau de fer dans lequel passait autrefois une longue poutre cylindrique servant à poser le linge mouillé, savonné ou rincé. Autrefois, de petits foyers permettaient de chauffer l’eau dans les lessiveuses.
Hôtel Girardet de Castelas
Maison fortifiée du XVIIe siècle appartenant à une famille de Ménerbes récemment anoblie, Girardet de Castelas. Sébastien, premier du nom, occupa la fonction de viguier (officier de justice) à Ménerbes en 1685. Située au départ de la route de Bonnieux, la demeure était intégrée à la Bourgade Saint-Estève créée au XVIe siècle. De l’autre côté de la rue, un hôtel particulier appartenant à Richard Constance canalisait le visiteur vers la porte de l’Orme, aujourd’hui disparue.
Maison Dora Maar
Cet hôtel particulier du XVIIIe siècle appartenait à Charles-François de Ferres, descendant de maîtres verriers italiens installés à Goult au milieu du XVe siècle. Cette résidence a appartenu par la suite au Général Robert (1772- 1831), baron d’empire qui se couvrit de gloire à Tortosa pendant les guerres de Napoléon en Espagne. Il fut nommé gouverneur de cette ville en 1813. En 1825, pour sa retraite, il revint vivre dans son village natal, Ménerbes, où il mourut le 16 juin 1831. Il est enterré dans le caveau de famille qui se situe dans le jardin de l’ancien Presbytère.
Hôtel de Tingry
Cette élégante demeure du XVIIIe siècle fut construite par Joseph Balthazard des Laurents. Elle est dotée d’un très beau porche et sa cour était autrefois caladée avec les galets de la Durance. La famille des Laurents, d’origine piémontaise, s’était fixée dès le début du XVIe siècle dans un hôtel particulier, Plan de Lunel, à Avignon. Famille puissante et influente d’Avignon, elle avait fait de l’hôtel de Tingry sa résidence campagnarde. La dernière héritière fut Eléonore Pulchérie des Laurents, épouse de Charles François Christian Montmorency- Luxembourg, prince de Tingry, qui donna son nom à cet hôtel particulier.
La Citadelle
La Citadelle fut construite après le siège de Ménerbes (1573-1578, cf article sur l’ancienne prison) afin d’abriter une garnison d’hommes d’armes italiens pour assurer la protection permanente du village. Le premier gouverneur, Francisco Ricciardi, fut nommé par le pape Clément VIII en 1594. Ce dispositif perdurera jusqu’en 1791. Deux tours latérales relient le monument au rempart. Une première tour ronde à droite du portail est liée au corps principal. De l’autre côté, c’est une échauguette qui achève une galerie de circulation et qui surplombe la rue conduisant au Portail Neuf (construit en 1751 et aujourd’hui disparu).
Ancienne prison
La prison fut intégrée aux défenses existantes en 1573, l’année de l’occupation de Ménerbes - village distingué par sa fidélité au pape - par 150 hommes d’armes protestants. Cet outrage au Saint-Siège ne pouvant rester impuni, un siège fut mis sous le commandement d’Henri d’Angoulême avec environ 15 000 cavaliers et gens d’armes à pied venus de Corse et d’Italie. En dépit de ce rapport de force favorable aux pontificaux, le siège dura cinq ans.
Hôtel d’Astier de Montfaucon
Cet hôtel particulier a été construit en appui sur les vestiges des anciens remparts. Il fut érigé au XVIIe siècle par la famille d’Astier de Montfaucon, barons languedociens qui résidaient habituellement à Carpentras. Demeure charmante inspirée des réalisations italiennes, cette résidence secondaire est agrémentée d’une loggia ouvrant sur un jardin clos dominant le paysage. Dans le jardin subsistent une fontaine adossée à masque sculpté et un puits, ainsi que le blason de la famille sculpté dans la pierre.
Tour de l’Horloge et ancienne mairie
Cette tour, couronnée d’un campanile de fer forgé entouré de cinq croix, a fait l’objet d’une reconstruction à la fin du XVIe siècle. Le mécanisme de l’horloge était constitué d’un système à poids que le titulaire «conducteur de l’horloge» devait remonter. La tour de l’Horloge marque les grands moments de la vie communale.
Des travaux de démolition et de reconstruction de la Maison de Ville adossé à la tour ont été réceptionnés le 18 janvier 1768. L’ensemble a abrité la Mairie de la commune jusqu’en 1977.
La Carmejane
Situé à l’emplacement de l’ancien château féodal de Menerba, dont les origines remontent à 1081, La Carmejane constitue un véritable résumé de plusieurs siècles d’histoire. Vers la fin du XVe siècle, elle devint la demeure d’une grande famille originaire de Gascogne, les Carmejane, qui prospéra à Ménerbes jusqu’à la révolution. Joseph-Charles (1772- 1830), baron de l’Empire et général, s’illustra à la bataille de Valmy.
Église Saint-Luc
L’église Saint-Luc a été reconstruite au XVIe siècle après les guerres de Religion, vraisemblablement à l’emplacement d’un prieuré du nom de Saint-Sauveur, à proximité de l’ancien cimetière. Sur le parvis de l’église se réunissaient les consuls et les échevins. Une croix en fer forgé est scellée sur un socle carré édifié, tout comme l’église, en pierre calcaire blanche des carrières voisines.
Porte Saint Sauveur
Cet ouvrage défensif qui porte l’ancien nom de l’église faisait partie des remparts qui protégeaient Ménerbes et constituait l’une des entrées du village. Autrefois, le village possédait d'autres entrées, dont la porte Notre-Dame ou « porte du Midi » démolie au XIXe siècle.
Le Castelet
Les origines du Castelet restent, à ce jour, imprécises. Il appartenait au début du XVe siècle à Raymond Barralier, l’un des coseigneurs de Ménerbes. Par la suite, l’édifice et ses terres ont été la propriété de la famille Guilhens, puis en 1605, de la famille d’origine italienne Galléan, établie dès le XIVe siècle à Avignon et détentrice de plusieurs autres seigneuries.
Chapelle Saint-Blaise
Cette chapelle, élevée en 1734 par la confrérie des pénitents blancs, porte la titulature de Saint Blaise, saint patron des cardeurs de chanvre. Grand guérisseur et évêque de Sébaste en Arménie, il fut martyrisé sous le règne de Dioclétien et mourut en 316.
Statue de Clovis Hugues
Poète, romancier et homme politique. Fils de meunier, Clovis Hugues naquit à Ménerbes le 3 novembre 1851. Dès l’âge de 19 ans il s’engagea dans la Commune insurrectionnelle de Marseille et écrivit un article dans le Vrai Marseillais qui lui valut une condamnation à trois ans de prison et une amende de 6 000 francs pour délit de presse.
Chapelle Notre Dame des Grâces
Cette chapelle a été reconstruite en 1720 par les Ménerbiens, en action de grâce pour avoir été épargnés de la peste. Elle exploite un emplacement ancien qui conserve en soubassement les restes d’un édifice énigmatique, peut-être une chapelle plus ancienne. Signalons qu’à proximité se situait, également aux abords du village actuel, l’important prieuré Saint-Estève (Ve siècle) qui renvoie aux premiers temps chrétiens.
Abbaye Saint-Hilaire
L’ancien couvent des Carmes de Ménerbes, bâti sur une forte pente face au Luberon, a conservé l’unité de son architecture médiévale (XIIIe siècle) à laquelle s’ajoute un agrandissement datant du XVIIe siècle.
Les frères Carmes qui l’ont édifié, y ont vécu pendant cinq siècles, assurant la vie religieuse pour les habitants voisins et aménageant les terrasses pour les cultiver. De cette époque subsistent la sobre chapelle romane, une sacristie qui semble antérieure au XIIIe siècle, une chapelle gothique édifiée au XIVe présentant les vestiges d’une peinture murale et des salles liées à la vie des religieux.