Poète, romancier et homme politique.
Fils de meunier, Clovis Hugues naquit à Ménerbes le 3 novembre 1851. Dès l’âge de 19 ans il s’engagea dans la Commune insurrectionnelle de Marseille et écrivit un article dans le Vrai Marseillais qui lui valut une condamnation à trois ans de prison et une amende de 6 000 francs pour délit de presse. Ses poèmes de prison, furent remarqués par Victor Hugo. Il écrivit aussi en langue d’oc et adhéra au mouvement du Félibrige fondé par plusieurs poètes provençaux, dont Frédéric Mistral.
A sa sortie de prison, Clovis Hugues épousa Jeanne Royannez et lorsqu’un journaliste bonapartiste, Désiré Mordant, insulta la jeune épouse, Hugues le provoqua en duel et le tua. Il fut acquitté en février 1878. On ne s’attaquait pas impunément à l’honneur de Madame Hugues qui, en 1884, fit taire de plusieurs coups de revolver, un détective qui l’accusait d’adultère dans le but de nuire à la carrière politique de son mari. L’affaire fit grand bruit et Madame Hugues fut acquittée le 8 janvier 1885. Jeanne Royannez était sculptrice et elle réalisa un buste en bronze de son mari, alors député socialiste de Marseille. Un exemplaire de cette œuvre se trouve à Ménerbes devant l’école qui porte son nom, monté sur un socle en pierre du sculpteur vauclusien Félix Devaux.
Clovis Hugues fut réélu à la Chambre en 1885 et se joignit au mouvement boulangiste. En 1893, il devint député de Paris, conservant son siège jusqu’en 1906. Il continua de publier ses poèmes, romans et comédies, œuvres pleines d’esprit et de vitalité, jusqu’à son décès en 1907 à l’âge de 56 ans.